La Fille Bien Gardée

Cinq comédiens aguerris, une violoncelliste rompue au spectacle vivant, adaptatrice des partitions chantées et accompagnatrice en live des représentations,  le tout sur un texte virevoltant d’Eugène Labiche, inspiré, rempli  de l’énergie des farces de Molière font de ce spectacle un bijou de joyeusetés, d’imprévus loufoques.

Scénographie simple et efficace, nous passons de l’extérieur à l’intérieur du boudoir de la baronne, avec au fond, la chambre de l’enfant Berthe, nœud de l’intrigue.

On rit beaucoup, mais derrière cette farce simple, il y a le Paris qui se transforme, les cabarets qui s’installent intra-muros, le bruit de la fête attirant immédiatement les deux domestiques Marie et Saint-Germain,  prêts à tout abandonner pour aller danser. Et là le chaos commence….

A consommer sans modération….

Le cirque est là, Molière aussi ! Ce n’est pas rond, les arêtes sont tranchantes.

L’intrigue de la pièce est entièrement fondée sur le comique de situation. C’est samedi soir, La Baronne de Flasquemont sort et confie sa fille Berthe à la bonne garde de ses deux domestiques, Marie sa femme de chambre, et Saint Germain son chasseur. Heureux d’avoir le champ libre, persuadés que la fillette qui vient de s’endormir ne s’apercevra de rien, ils décident de se rendre au bal Mabille situé sous leur fenêtre. Berthe se gardera toute seule ! Mais …

« Nous avons choisi ce texte de Labiche car il répond complètement aux besoins de joie de nos contemporains.  Par une quantité de jeux de scène (dont ceux proposés par Labiche), par le traitement des costumes, du décor, nous mettrons en évidence le côté farcesque de la pièce.

Ce qui m’intéresse au-delà de la farce c’est le regard corrosif et lucide de Labiche sur sa société et ses travers, ainsi que la noirceur de son humour et la férocité de ses portraits :

Une baronne, avec des obligations mondaines, élevant sa fille seule, confiante

Une fillette, intelligente, insupportable et tyrannique,

Deux domestiques peu scrupuleux, fourbes et menteurs.

Tous sont sympathiques.

Il n’y a rien de tragique dans cette pièce, seulement des événements qui mettent les protagonistes dans des situations parfois inconfortables où le mauvais côté de leur personnalité se révèle sans sur-jeu, sans appuyer le trait. »

Sylvain Marmorat

Le spectateur doit rire, mais comme dans toute farce il doit pouvoir se reconnaître

Jeu : Lolita Franck, Lison Goillot, Adeline Moncaut, Loïc Galenski, Sylvain Marmorat

Musique :

Evelyne Peudon

Costumes et décor : Louisa Breysse

Direction comédiens : Laurence Boyenval

Production :

Compagnie Le Rocher des Doms

avec les soutiens de Compagnie Résurgences, La Mairie de Cohons, Les Jardins de  Vergentières, Ville de Talant, Ville de Dijon, Conseil départemental de Côte d’Or, DRAC Bourgogne Franche Comté

« Le médecin volant n’a pas éradiqué la pandémie de covid 19 »

Eh non, malheureusement, le médecin Volant de Molière ne sera pas venu à bout du covid ! C’est bien normal puisque ce fameux Sganarelle, docteur fictif et imposteur à ses heures perdues, ne détient aucune compétence en la matière :
« Moi, médecin, Monsieur ! Je suis prêt à faire tout ce qu’il vous plaira ; mais pour faire le médecin, je suis assez votre serviteur pour n’en rien faire du tout ; et par quel bout m’y prendre, bon dieu ? Ma foi ! Monsieur, vous vous moquez de moi » (Scène II, dialogue entre Valère et Sganarelle).
Pour rappel, le Médecin Volant est une farce en seize scènes composées par le dramaturge Molière en 1650. Sylvain MARMORAT (dans le rôle de Sganarelle, valet de Valère), Laurence BOYENVAL (dans les rôles de Sabine, cousine de Lucile ; de Gros-René, valet de Gorgibus et d’un avocat) et Benoît CHAULEUR (dans les rôles de Valère, amant de Lucile et de Gorgibus, père de Lucile) interprètent avec brio et fantaisie cette incontournable référence du théâtre classique. L’histoire peut se résumer ainsi : Gorgibus veut à tout prix marier Lucile au vieux Villebrequin. Or, Lucile est amoureuse de Valère. Pour retarder le mariage, Sabine élabore un stratagème et demande à Lucile de simuler une maladie. C’est ainsi que le valet Sganarelle, sur ordre de son maître Valère, s’improvise médecin. S’ensuivent alors péripéties, trahisons, consternations et réconciliations.
Les trois comédiens se sont réunis pour une séance de répétitions au théâtre des Feuillants, ce Jeudi 10 Décembre 2020. Ensemble, ils ont servi leurs personnages.
Folie, professionnalisme et abnégation, tels sont les adjectifs pour décrire à la fois l’état d’esprit et le travail entrepris par ce trio d’acteurs. Le décor, qui mélange l’univers du cirque et de la boxe souligne le caractère comique et endiablé de la mise en scène. La dimension classique est respectée mais également sublimée par des annotations contemporaines : de références improvisées sur Stéphane PLAZA à Big bisous, en passant par des anecdotes sur la politique, toutes les générations peuvent se retrouver dans ces partis-pris.
Un cocktail explosif d’émotions diverses nous traverse alors durant le spectacle : de la joie à l’étonnement, en passant par la surprise et l’enjaillement, tout est réuni pour nous faire passer un bon moment. On retrouve le Molière farceur et provocateur du XVIIème siècle, qui nous submerge et nous entraine dans les travers de la condition humaine. On se rend surtout compte qu’en l’espace de quatre siècles, l’homme n’a guère changé, aussi bien dans les coups de génies qu’il peut manifester que dans les tentatives de manipulation qu’il peut incarner.
« Le médecin volant » sera, si la situation sanitaire et les décisions gouvernementales le permettent, présenté trois jours au théâtre des Feuillants (les 4,5 et 6 Janvier 2021) et trois jours au théâtre de Fontaine d’Ouche (les 11,12 et 13 Janvier 2021), à destination d’un public de scolaires et de séances publiques.
Enfin, je conclurais par une citation de l’essayiste Américain du XIXème siècle Ralph Waldo Emerson, extraite de son ouvrage Les lois de la vie (1864) : « Rien n’embellit plus le caractère que le désir de répandre la joie autour de soi ». Prenez soin de vous !
Clément PRIVOLT
N.B : cet article avait été écrit avant les annonces gouvernementales du Jeudi 10 Décembre 2020. Nous ne savions pas à ce moment-là que les structures culturelles resteraient fermées trois semaines supplémentaires. Heureusement, la ville de Dijon, que nous remercions chaleureusement pour son initiative, nous a confirmé que les représentations pourraient être reportées les Jeudi 7 et Vendredi 8 Janvier 2021. Nous vous tiendrons au courant lorsque nous aurons des informations précises sur les horaires et créerons, pour l’occasion, un événement Facebook pour les représentations. Belle semaine à toutes et tous et à bientôt.
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Sylvain Marmorat- Directeur Artistique

SYLVAIN MARMORAT

Il découvre le théâtre au collège de Châtillon-sur-Seine, suit les créations des Mergnat, Maisonnave, Humbert, Bac à Semur-en-Auxois en 1982 et découvre le festival Scènes en découvertes, aide à la technique, rencontre Le Graffiti, Bozonnet…

Dans la foulée, il arrive à Paris, rentre au cours Florent, le quitte 15 jours après et trouve son bonheur au Joueur Regardé pendant quatre ans. Il obtient un premier rôle professionnel (Chérubin) dans Le Mariage de Figaro au Théâtre de Metz en 1984, mis en scène par Daniel Postal.

En 1988, il crée Le mendiant ou le chien mort de Brecht au Rocher des Doms, et emprunte le même nom pour la Compagnie, arrivée en Bourgogne en 1989 à Châtillon-sur Seine, avec une convention de création sur trois ans (répertoire contemporain et classique). Il rencontre Michael Lonsdale, joue sous sa direction pendant cinq ans dans le spectacle « Bernard de Clairvaux » où il tient le rôle titre, et continue ce compagnonnage jusqu’ en 2012 (L’Amante anglaise de Duras).

La compagnie arrive à Talant en 1991 où elle crée, répète, anime la cité, dans toute sa diversité, il crée la Saison Eclats de voix.

Sylvain Marmorat met en scène, joue, assure l’enseignement Théâtre pour les options en lycée et collège, forme les enseignants de collèges et lycées à la demande du rectorat, et intervient au sein des écoles, des foyers ruraux, des troupes amateurs, etc….

Il rencontre Jacques Fornier en 1997, un comédien, coach, complice et ami, qui participe en tant qu’acteur,  metteur en scène (en co-mise en scène avec Sylvain MARMORAT), et directeur d’acteur.

De 2008 à 2017, il met en scène des spectacles son et lumière avec près de 300 figurants.

2023 : Le Petit Bonnet Rouge
Rôle : La grand-mère
Texte et mise en scène : Laurence Boyenval
Chorégraphie : Mehdi Diouri

2020 : Louise Michel # Louise Maboul
Co-Ecriture et Co-Mise en scène et jeu
avec Laurence Boyenval

2018 : Le Songe d’une Nuit d’été
Rôle : Bottom
Texte : William Shakespeare
Mise en scène: Sylvain Marmorat                      

2017: Poil de Carotte
Rôle : Monsieur Lepic
Texte : Jules Renard
Mise en scène: Sylvain Marmorat

2016: La Fille Bien Gardée
Rôle : Saint Germain
Texte : Labiche
Mise en scène : Sylvain Marmorat

2016: Le Nouveau Monde de Pilick
Mise en scène et scénographie: Sylvain Marmorat

2015: L’Histoire du Soldat
Rôle : Le Diable
Texte : Ramuz
Mise en scène : Yasmine Gazarian

2014: Les Miettes
Rôle :  Choupet
Texte : Louis Calaferte
Mise en scène Caroline Fornier

2013: L’Histoire d’Amour du Siècle
Texte : Marta Tikkanen
Mise en scène :Sylvain Marmorat

2012: L’Amante Anglaise
Rôle : L’Interrogateur
Texte : Marguerite Duras
Mise en scène :Sylvain Marmorat/Michael Lonsdale

2011: Phèdre ~Epilogue
Rôle: Le spectre
Mise en scène : Jacques Fornier, Sylvain Marmorat
Texte : Racine adapté par Laurence Boyenval

2010 : Le Médecin Volant
Rôle :  Sganarelle
Mise en scène : Pierre Yanelli
Texte : Molière

2009: Fuga
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Jean-Michel Baudoin

2009: Les derniers devoirs
Rôle : Henri
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Louis Calaferte

2007: Britannicus
Rôle : Néron
Texte : Jean Racine
Mise en scène: Sylvain MARMORAT

2005: La Bataille de Waterloo
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Louis Calaferte

2005: Clap et Black Out
Mise en scène/ Valéry Forestier
Texte : Louis Calaferte
Jeu: Sylvain Marmorat

2003: Histoire du soldat
Rôle : Le Narrateur
Texte : Ramuz
Mise en scène : Sylvain Marmorat

2001: Phèdre & Hippolyte
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Racine

2001: La Nuit juste avant les forêts
Texte: Bernard-Marie Koltès
rôle de l’Homme
Mise en scène : Valéry Forestier

 2000: Les Sincères
Rôle : Le Valet
Mise en scène Stéphane Cavallini/ texte de Marivaux

2000: Far-Craf
Mise en scène Pierre Yanelli
textes de Harold Pinter, Dino Buzzati, Michel de Ghelderode

1999: La Chasse aux rats
Rôle : Lui
Mise en scène : François Jacob
Texte : Peter Turrini

1999: Histoire du Vieux Temps
Rôle : Le Comte
Mise en scène Valéry Forestier
Texte de Guy de Maupassant

1998: La Porte d’Harmonie
Rôle : Pierre
Mise en scène : Sylvain Marmorat
texte de Frédérique Gagnol

1997: Baudelaire Nadar ou le spleen couleur sepia
Rôle: assistant de Nadar et admirateur de Baudelaire et de sa poésie

1994: L’Amour en visites
Texte: Alfred Jarry
Rôle: Lucien
Mise en scène: Sylvain Marmorat

1990: 3 pièces de Courteline
Texte: Georges Courteline
Rôles: Théodore, monsieur Boulingrin
Mise en scène: Sylvain Marmorat       

1989-1996: Pedro et le Capitaine
Texte: Mario Benedetti
Mise en scène: Doride Salti
Rôle: Pedro

1989- 1993: La surface de réparation
Texte: Raymond Dutherque
Mise en scène: André Batisse
Rôle: Jeff

1989 – 1994 Bernard de Clairvaux
Rôle : Bernard de Clairvaux
Mise en scène : Michael Lonsdale

1988-1997: Le Mendiant ou le Chien Mort
Texte: Bertold Brecht
Mise en scène : Sylvain Marmorat et Aldo Magno
Echange de rôles

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Laurence Boyenval – Directrice Artistique

A 18 ans, Laurence Boyenval est partie vivre à l’étranger, a suivi un cursus universitaire et côtoyé des milieux professionnels variés. C’est à 33 ans, alors qu’elle est cadre en entreprise qu’elle décide de tout quitter pour se jeter dans sa seule véritable passion, le théâtre.

Après un apprentissage au Grenier de Bourgogne avec Jean Maisonnave, très vite elle est repérée et mise en scène par François Jacob dans La Chasse aux Rats de Peter Turini. Elle intègre la Compagnie Le Rocher des Doms dirigée par Sylvain Marmorat, où elle rencontre Michaël Lonsdale (Des Dieux et des Hommes) avec qui elle participe à des lectures publiques et travaille avec Jacques Fornier pendant une vingtaine d’années.

Son parcours au sein de cette compagnie lui permet d’aborder des rôles de tragédie (Phèdre de Racine, L’Amante Anglaise de Marguerite Duras…), de comédie (La Fille Bien Gardée d’Eugène Labiche, Les Derniers Devoirs de Calaferte, Les Miettes de Calaferte…), de farces (Le Médécin Volant de Molière…). Elle suit régulièrement des stages de formation notamment avec Boris du Gitis, Yves Marc  du Théâtre du Mouvement, Patrick Pézin pour le masque et Michèle Troise pour le chant.

Elle joue dans plus d’une vingtaine de créations et développe ses propres projets : Phèdre ~ Epilogue (adaptation du texte de Racine), L’histoire d’Amour du siècle (à partir d’un poème de Marta Tikkanen), Le Petit Bonnet Rouge qu’elle a écrit et mis en scène.

Adepte de la lecture à voix haute, elle apprécie tout particulièrement de partager des textes dramatiques, nouvelles, récits et poésies, etc…. en lecture publique.

Laurence Boyenval transmet son savoir et son expérience, notamment aux élèves d’option Théâtre en collège et lycée et intervient également en écoles primaires.

Elle a suivi la formation de la Fondation SEVE sur la pratique d’Ateliers Philosophiques.

Théâtre

2023 : Le Petit Bonnet Rouge
Ecriture et Mise en scène
Chorégraphie : Mehdi Diouri

2020 : Louse Michel # Louise Maboul
Rôle : Louise Michel
Co-mise en scène, et montage à partir des mémoires de Louise Michel

2018 : Le Songe d’une Nuit d’été
Rôle : Titania et Hyppolita
Texte : William Shakespeare
Mise en scène : Sylvain Marmorat                                

 2017: Poil de Carotte
Rôle : Madame Lepic
Texte : Jules Renard
Mise en scène : Sylvain Marmorat                                              

 2016: La Fille Bien Gardée
Rôle : La petite Berthe
Texte : Labiche
Mise en scène : Sylvain Marmorat

2015: L’Histoire du Soldat
Rôle : La Narratrice
Texte : Ramuz
Mise en scène : Yasmine Gazarian

 2014: Les Miettes
Rôle : Choupette
Texte : Louis Calaferte
Mise en scène Caroline Fornier

2013: L’Histoire d’Amour du Siècle
Rôle : La femme
Texte : Marta Tikkanen
Mise en scène :Sylvain Marmorat

2012: L’Amante Anglaise
Rôle : Claire Lannes
Texte : Marguerite Duras
Mise en scène :Sylvain Marmorat/Michael Lonsdale

2012: Ils étaient 29000
Rôle : Une militant
Texte : Juliette Spéranza
Mise en scène : Sylvie Ottin

2011: Phèdre ~Epilogue
Rôle : Phèdre
Mise en scène : Jacques Fornier, Sylvain Marmorat
Texte : Racine adapté par Laurence Boyenval

 2011: Les Amis de Jean-René Bourgeot
Rôle : Madame Veuve Bourgeot
Texte : Jean-Louis Vuillermoz
Mise en scène : Michel Cortet

 2010 : Le Médecin Volant
Rôle : Sabine – L’Avocat – Gros Réné
Mise en scène : Pierre Yanelli
Texte : Moliere            

2009: Les derniers devoirs
Rôle : Juliette
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Louis Calaferte

2008: Fuga
Rôle : Béatrice
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Jean-Michel Baudoin

2007: Britannicus
Rôle : Agrippine
Texte : Jean Racine
Mise en scène : Sylvain Marmorat

2005: La Bataille de Waterloo
Rôle : Gertrude
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Louis Calaferte

2005: Clap et Black Out
Mise en scène Valéry Forestier
Texte : Louis Calaferte

2003: Histoire du soldat
Rôle : Le diable
Texte : Ramuz
Mise en scène : Sylvain Marmorat

2002: La Princesse et le Camionneur
Rôle : Rosalie (seule en scène)
Mise en Scène : Valéry Forestier
Texte : Olivier Taffin

2001: Phèdre & Hippolyte
Rôle : Phèdre
Mise en scène : Sylvain Marmorat
Texte : Racine

2000: Les Sincères
Rôle : Araminte
Mise en scène Stéphane Cavallini/ texte de Marivaux

2000: Far-Craf
Mise en scène Pierre Yanelli
textes de Harold Pinter, Dino Buzzati, Michel de Ghelderode

1999: La Chasse aux rats
Rôle : Elle
Mise en scène : François Jacob
Texte : Peter Turrini

1999: Histoire du Vieux Temps
Rôle : La Marquise
Mise en scène Valéry Forestier
Texte de Guy de Maupassant

1998: La Porte d’Harmonie
Rôle : Gaïa
Mise en scène : Sylvain Marmorat
texte de Frédérique Gagnol

1997: Savannah Bay
Rôle : La Jeune Femme
Texte de Marguerite Duras                

COMEDIENNE DE TELEFILMS

Participation dans un téléfilm : Une femme d’Honneur

FORMATRICE

depuis 1998 encadrement d’ateliers et stages

Interventions régulières en milieu scolaire

Interview de Sylvain MARMORAT et Laurence BOYENVAL

INTERVIEW SYLVAIN MARMORAT ET LAURENCE BOYENVAL

THEATRE DES FEUILLANTS- MERCREDI 21 OCTOBRE

16H-17H

 

Clément : Comment est née la compagnie ?

Sylvain : L’aventure a démarré en Juin 1988. On est parti jouer « Le Mendiant ou le chien Mort » de Bertold BRECHT au festival d’Avignon, en stop, sans argent et on s’était installés devant le palais des papes. On a été repérés par l’acteur Henri VIRLOGEUX qui nous a dit « Mais c’est trop beau ce que vous jouez, vous ne pouvez pas rester dans la rue ». C’est alors qu’il nous a emmené au jardin public le rocher des doms. Henri s’est porté caution morale devant les organisateurs. Grâce à lui, on a joué notre pièce 6 fois par jour, 35 minutes jusqu’à fin Juillet. Par la suite, des journalistes ont écrit un article, paru dans « La Marseillaise », s’intitulant : « Magnifique Brecht au rocher des doms ». C’est ainsi que la compagnie a pris le nom que l’on connaît aujourd’hui.

Clément :  Combien de créations sont parues depuis 1988 ? Et quelles ont été les plus marquantes ? Avez-vous des anecdotes à nous raconter ?

Sylvain : Une trentaine.

Laurence : Je suis arrivée dans la compagnie neuf ans après sa fondation. La pièce qui m’a le plus marqué est « Phèdre, Epilogue ». Cela a été un travail en profondeur, sans objectif de date de création, en petit comité, avec la présence bienveillante et formatrice de Jacques FORNIER.

Sylvain : C’est difficile de citer des anecdotes. Ça fourmille de personnes qui sont arrivées dans la troupe.

Laurence : On a aussi joué « La bataille de Waterloo », « Songes d’une nuit d’été ».

Clément : Merci à vous. Je voudrais à présent connaître votre ressenti par rapport au covid ? Comment voyez-vous l’avenir du monde du spectacle ? Est-ce que la culture doit être d’autant plus valorisée dans cette période ?

Laurence : Bien sûr, d’autant plus maintenant. Le théâtre donne goût à la lecture, il faut l’enseigner. Avec le covid, c’est compliqué. L’énergie et le bonheur reviennent dans les répétitions. On va réussir à tenir le coup. On a beaucoup de dates de répétition et la programmation redémarre en Janvier.

Sylvain : Cet enfermement entre mars et mai était étrange. J’aurais imaginé qu’il y aurait eu un élan de solidarité dans le monde du théâtre après le confinement et je ne le vois pas, je ne le sens pas, chacun se replie. Il y a des questions : comment je vais m’en sortir ? Mais on pense aussi aux gens qui crèvent la faim.

Clément : ça renforce l’individualisme.

Sylvain : Il était déjà là avant.

Laurence : D’où l’intérêt d’enseigner le théâtre au plus grand nombre !

Clément : Si vous deviez convaincre quelqu’un d’intégrer la compagnie ou de s’intéresser à son actualité, en trois, quatre mots ?

Sylvain : Viens donc à la maison, on ne va pas crever tout seul ! (Rires)

Laurence : Toi, on t’a parlé de partage (à Clément). On a monté des spectacles dont « Songes d’une nuit d’été » en 2018, on a formé une équipe, on était ensemble, dans une dynamique de groupe, il n’y avait pas de hiérarchie.

Clément : Ce qui me revient c’est l’aspect non conventionnel, le fait que ce soit une compagnie qui ne soit pas formatée, pyramidale. Et à présent, pouvez-vous nous présenter la programmation ?

Laurence : Le 8 Mars, jour de la journée de la femme, nous présenterons le spectacle de Louise MICHEL au théâtre de la fontaine d’ouche. Cela tombe presque en même temps que le 150 -ème anniversaire de la commune (18 Mars 1871).

Nous présenterons aussi « Le médecin volant » de Molière : trois jours au théâtre des Feuillants, trois jours au théâtre de fontaine d’ouche. Si on y arrive, il y aura 2 représentations par jour (2 scolaires ou 1 scolaire et 1 public s’il reste des places).

Enfin, il y aura également la représentation de « La fille bien gardée » au théâtre de l’Ecrin à Talant. Ça, c’est pour le début d’année, après on verra.

Clément : Quelques renseignements sur vous à présent, sur votre parcours d’étude et professionnel, votre vie avant la compagnie. Est-ce que vous avez vécu à Dijon ? Professionnellement, quelles ont été vos expériences avant la compagnie ? Est-ce qu’elles ont eu un impact sur vos projets ?

Sylvain : Mon grand père était directeur d’école, il me faisait faire de la lecture à voix haute, il nous interdisait de mettre le ton et de réciter. Toute ma scolarité, je levais la main pour lire, c’est tout ce qui m’intéressait. Mon père a voulu que je fasse des études d’assurance, j’ai fait un BTS d’assurance, je suis rentré dans une école de théâtre et j’ai fait le choix d’une vie artistique.

Quand j’étais lycéen, j’étais à Semur en Auxois et l’été, j’étais guide touristique pour la Tour de l’Orle d’Or. Un festival à été créé en Juillet 1982 à Semur, créé par Marcel BOZONNET, qui était à la Comédie Française. C’est là que j’ai vu en 1982 plusieurs familles, plusieurs esprits : « Le Graffiti » une troupe punk dans le théâtre à l’époque. Les autres venaient de Paris, parlaient du théâtre d’une autre manière, c’était un autre monde. Un jour, une actrice de 16 ans, aujourd’hui star internationale dont je tairai le nom, m’avait dit : « on ne peut pas se parler, nous ne sommes pas du même monde ». Et moi là-dedans, où je vais ?

Pour moi, un technicien n’est pas moins important qu’un comédien. Tiens, voici une anecdote pour illustrer mon propos. Au théâtre de Semur, il y avait un disjoncteur à main. Je me rappelle d’une rencontre avec une comédienne parisienne qui ne parlait pas très bien aux technos. Un technicien, qui avait bossé toute la journée sans avoir eu le temps de se laver, se prend un vent par la comédienne. « Vous êtes en retard et en plus vous puez ». Le technicien s’est énervé et au moment où elle est rentrée sur scène, il a baissé le disjoncteur et l’électricité s’est coupée. « Ils vont bien se rendre compte que sans nous, ils ne sont riens » disait-il. C’est à partir de ce moment où je me suis rendu compte que le théâtre, c’est avant tout une équipe.

Laurence : A 6 ans, j’étais déjà une tragédienne dans ma chambre.

Sylvain : Moi un comique de service !

Laurence Un comédien se sert de ses sensations, de sa mémoire sensorielle, de toutes ses mémoires. Nos rencontres sont déterminantes. J’ai appris à servir le personnage et à ne pas le jouer. A partir du moment où on aborde un personnage de cette manière, tout parait évident.

Clément : On va revenir aux valeurs. On a parlé de partage, de rencontres, de vivre ensemble. S’il y avait trois valeurs ou trois mots clés à retenir en priorité ? Et dernière question, est-ce que vous avez d’autres passions ?

Laurence : Pour qu’un spectacle soit bon, il faut dans un premier temps qu’il soit essentiel.

Sylvain : On revient à la formule de COPEAU : « Un tréteau, des comédiens ». La question c’est qu’est-ce qu’on peut s’apporter à nous et apporter aux autres ? L’autre jour, on m’a demandé d’écrire un hommage à Michael LONSDALE : ça a été un de mes grands maîtres et je lui ai dédié ces mots « Amitié, partage, humilité et humour ». C’est ce qui passait entre nous. Michael c’était un Ami.

Laurence : On n’a pas d’autres passions, tu auras remarqué ! (Rires)

Clément : Merci à vous et bonne soirée.