« La Fille Bien Gardée » d’Eugène LABICHE : une répétition du tonnerre !

Du tonnerre, de la folie, de la décadence que diable ! C’est dans une atmosphère à la fois festive et rigoureuse que se sont déroulées les répétitions du Jeudi 29 Avril à l’espace Brassens, salle Gabin (21240 Talant). Les cinq comédiens ainsi que la musicienne étaient présents pour l’occasion : Lolita FRANCK (Berthe), Lison GOILLOT (la baronne de Flasquemont), Adeline MONCAUT (Marie, femme de chambre), Loïc GALENSKI (Rocambole, carabinier), Sylvain MARMORAT (metteur en scène, dans le rôle de Saint-Germain, chasseur de la baronne) et Evelyne PEUDON (violoncelliste). Que de beau monde pour une pièce à la fois démente, extravagante et captivante.

L’intrigue de la pièce est entièrement fondée sur le comique de situation. La baronne de Flasquemont décide de sortir et de confier sa fille Berthe à ses deux domestiques, Marie et Saint-Germain. Heureux d’avoir le champ libre, ils sont persuadés qu’ils pourront festoyer au bal Mabille situé juste sous leur fenêtre. Ils veulent laisser la petite Berthe, seule et endormie. S’ensuivent alors des situations rocambolesques.

Les personnages laissent éclater leur folie sur l’air endiablé du violoncelle d’Evelyne, qui enchaine des compositions dignes des plus grands cartoons.

« Sapristi, vous l’avez fait fumer ! » (Saint Germain, à propos de la petite Berthe, scène XVII)

« C’est pas du Kirsch, ça ! » (La Petite Berthe, scène XVII)

Nous vous laisserons apprécier par vous-même le caractère comique de la pièce, accentué encore davantage par la mise en scène de Sylvain MARMORAT.

La Compagnie a créé ce spectacle en 2016 avec Laurence BOYENVAL dans le rôle de Berthe. Pour cette reprise, Laurence prend en charge la direction des comédiens et ses remarques pertinentes amènent les comédiens à plus de précisions dans leurs intentions et leur jeu..

Nous conclurons cet article par une citation de l’humaniste et poète satirique Allemand du XVème siècle Sébastien BRANT : « Les fous passent. La folie reste ». Belle continuation à tous et à bientôt !

Clément Privolt




De gauche à droite : Adeline MONCAUT (Marie, femme de chambre), Lolita FRANCK (la petite Berthe), Sylvain MARMORAT (Saint-Germain) et Loïc GALENSKI (Rocambole, carabinier)- Décor et costumes en cours de préparation



Au centre : Lison GOILLOT (la baronne de Flasquemont), Sylvain MARMORAT (Saint-Germain) et Adeline MONCAUT (Marie, femme de chambre)-Décor et costumes en cours de préparation

La Commune en quelques dates

Ce 18 mars 2021 s’est déroulé le 150 ième anniversaire de la Commune de Paris. Pour rendre hommage à cet événement, nous avons choisi 10 dates clés qui expliquent au mieux ce bouleversement historique (bien entendu, c’est un résumé très succinct, tant il est difficile de résumer la Commune en quelques lignes. Nous comptons donc sur votre indulgence) :

19 juillet 1870 : Napoléon III, Empereur de France déclenche une guerre contre la Prusse de BISMARK. La guerre est perdue et l’Empire s’effondre. Un Gouvernement provisoire s’installe à Versailles avec, à sa tête, Adolphe THIERS. Refusant la défaite et craignant le rétablissement de la royauté, les Parisiens s’emparent des canons qui devaient, à l’origine, servir face aux Prussiens. C’est ainsi que commence la Commune de Paris, le 18 mars 1871.

18 mars 1871 : A l’assemblée, 92 membres du Conseil de la Commune sont désignés, parmi lesquels figurent des jacobins, des anarchistes, des communistes et des républicains. Le peuple s’empare des armes, les femmes prennent une place prépondérante dans la résistance. Des mesures sociales sont envisagées tels que l’égalité salariale. Parmi les figures phares de la Commune, nous pouvons citer Louise MICHEL : « Ce n’est pas une miette de pain, c’est la moisson du monde entier qu’il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité » déclare-t-elle.

26 mars 1871 : les élections municipales ont lieu (reportées de quelques jours). Le Conseil communal, élu par 229 167 votants sur 485 569 (soit environ 50% d’abstention) est mis en place à l’Hôtel de Ville le 28 mars sous le nom de Commune de Paris et reçoit les pouvoirs du Comité central.

16 mai 1871 : la Commune abat la colonne Vendôme, un des symboles du despotisme. Le 21 mai, les Communards rentrent dans Versailles.

21-28 mai 1871 : Semaine sanglante. L’armée d’Adolphe THIERS assure sa domination sur le peuple résistant, convoque son armée et brûle la capitale française. A cette date, Louise MICHEL déclare « Paris sera à nous ou n’existera plus ».

27 mai 1871 : les derniers combats se déroulent au cimetière du Père Lachaise, où 200 communards sont retranchés. A court de munitions, ils sont vaincus par les Versaillais qui achèvent les blessés et fusillent les derniers survivants contre le mur de l’enceinte, devenu par la suite le mur des Fédérés.

28 mai 1871 : Des milliers de fédérés sont déterminés à s’opposer au pouvoir en place. Les combats de rue se multiplient, 4000 personnes perdent la vie (dont 877 membres des troupes Versaillaises). Les Communards prennent en otage toute personne suspectée de pactiser avec le gouvernement. 80 de ces otages sont fusillés, des incendies sont provoqués ainsi que des bombardements (ex : Palais des Tuileries, le Palais-Royal, le Palais d’Orsay). En effet, le 5 avril de cette même année, les Communards déclarent :  Le bilan de la Semaine sanglante est douloureux : 20 000 victimes et 43 522 arrestations (presque autant que la guillotine sous la Révolution). Du côté Versaillais, on recense 877 tués et 6454 blessés.

15 août 1871 : c’est le temps des déportations A la prison des Chantiers de Versailles, des centaines de femmes sont en attente de jugement. Vingt-six conseils de guerre sont programmés pour juger les anciens communards.

23 mars 1872 : le Gouvernement déporte les Communards survivants en Nouvelle-Calédonie. Parmi les déportés figure Louise MICHEL.

Jusqu’en 1877 : 10 000 condamnations prononcées, dont 4586 à la déportation en Nouvelle-Calédonie Louise MICHEL en fait partie). Il faudra attendre 1880 pour qu’une loi totale d’amnistie soit prononcée.

Photo libre de droit

Eugène LABICHE : sa biographie en quelques dates

Comme vous le savez sans doute, la Compagnie le Rocher des Doms reprend « la Fille Bien Gardée » d’Eugène LABICHE, spectacle créé par l’association en 2016. Une représentation est d’ores et déjà programmée au théâtre de l’Ecrin à Talant, le Mercredi 26 Mai 2021 à 20h (15 euros tarif plein, tarif réduit 10 euros pour les moins de 18 ans et les séniors de + de 65 ans). Plus de renseignements via la rubrique calendrier du blog de la compagnie : http://www.lerocherdesdoms.org/calendrier (réservations à effectuer directement avec le Théâtre de l’Ecrin).

En attendant le spectacle, partons à la découverte de la biographie d’Eugène LABICHE, à travers quelques dates :

6 mai 1815 : naissance à Paris. Issu d’une famille Bourgeoise aisée, son père, d’abord épicier en gros, devient par la suite industriel en montant, puis en exploitant une petite usine de fabrication de glucose à Rueil-Malmaison, dans la banlieue Ouest de Paris.

1833 : obtention de son Baccalauréat de lettres au collège Bourbon, à Paris. Après un voyage de six mois, il démarre des études de droit, qu’il poursuit jusqu’à la licence. Il profite également de cette période pour publier de courtes nouvelles dans divers magazines. Il rencontre également Auguste LEFRANC et Marc MICHEL, avec qui il fonde une association de création théâtrale (sous le pseudonyme de Paul DANDRE).

De 1837 à 1839 : début des travaux d’écriture d’Eugène LABICHE. Il produit peu lors de ces deux premières années, deux ou trois pièces par an en moyenne. Bourgeois aisé n’ayant pas d’impératif financier, il préfère s’adonner à l’art théâtral avant tout par passion.

1839 : parution de son unique roman « La Clef des Champs ». Il se consacre par la suite aux Vaudevilles.

1842 : se marie avec une riche héritière de 18 ans, Adèle HUBERT

1848 : candidat Républicain à l’Assemblée Constituante. Battu, il s’allie à Louis-Napoléon BONAPARTE et approuve son coup d’Etat en 1851.

De 1848 à 1859 : sa production s’accélère, il créé une dizaine de pièces par an, dont : « Un jeune homme pressé » (1848), « La Fille Bien Gardée » (1850), « Un chapeau de paille en Italie » (1851) « La Misanthrope et l’Auvergnat » (1852), « Les Marquises de la fourchette » (1854), « Je croque ma tante » (1858).

1853 : il achète le château de Launoy à Souvigny-en-Sologne

1868 : il est élu maire de Souvigny

1873 : parution de sa quatrième œuvre écrite seul « 29 degrés à l’ombre » (sur 176 pièces écrites, seulement 4 auront été écrits sans la moindre collaboration : « Un jeune homme pressé » 1848, « Un garçon de chez Véry », 1850, Le Petit Voyage (1868)

1880 : élu membre de l’Académie Française, fauteuil 15

22 janvier 1888 : mort à Paris

Photo libre de droit

Les Ecraignes de Louise MICHEL : un symbole révolutionnaire

Avez-vous déjà lu l’ouvrage de Louise MICHEL intitulé « La révolution en contant ; histoires, contes et légendes » ?

A travers ses mémoires, elle raconte comment sa grand-mère l’emmenait régulièrement assister à des « Ecraignes » dans sa jeunesse, notamment à Chassigny (Haute-Marne), d’où son attirance pour le surnaturel.

Emile JOLIBOIS, auteur d’un « Dictionnaire de la Haute-Marne » (1858), suppose que « à l’origine, les Ecraignes du Moyen-Age étaient des espèces de réduits en partie souterrains, qu’on recouvrait de branchages et de terre pour y concentrer la chaleur et peut-être pour y couvrir les parfums de soufre ».

Nous pouvons définir les Ecraignes de cette manière. Il s’agit de cavités naturelles, positionnées à l’extérieur des villages, recouvertes de branchages. De nombreux auteurs régionalistes se sont amusés à utiliser des nominatifs plus ou moins élogieux pour décrire ces bâtisses, tels que des cagnas, des cambuses, des canfouines, des taudis, des tanières, des bordes ou encore des cul-de-loup.

Louise MICHEL, quant à elle, parle de veillées dans lesquelles les femmes se réunissaient dans le plus grand secret dans des lieux tels que décrits ci-dessus.

Sylvain MARMORAT est natif de Châtillon-sur-Seine. Grâce à son grand-père, il a eu la chance de découvrir la forêt Châtillonnaise ainsi que sa continuité Haut-Marnaise. Ce grand-père, ancien directeur d’école était également féru de théâtre et de lecture. La découverte des paysages devenait à la fois un cours d’histoire, de géographie, d’hydrographie et de littérature, allant même jusqu’aux sciences naturelles. En tant que metteur en scène, il souhaite restituer son histoire, son patrimoine, son récit ainsi que l’environnement dans lequel il a vécu.

C’est ainsi qu’un projet, axé sur la dimension artistique et l’ancrage local, est né (au sein du Parc National de Forêts en Champagne et Bourgogne). Vous en saurez davantage prochainement. En attendant, bonne continuation à tous. A très bientôt.

Clément PRIVOLT

Photo libre de droit

La Fille Bien Gardée d’Eugène LABICHE : représentation le 26 Mai 2021, 20h, théâtre de l’Ecrin, Talant

« J’ai choisi ce texte de Labiche car il répond complètement aux besoins de joie de nos contemporains. Par une quantité de jeux de scène (dont ceux proposés par Labiche), par le traitement des costumes, du décor, j’ai mis en évidence le côté farcesque de la pièce » (Sylvain MARMORAT, metteur en scène).

Un casting de choix : Lolita FRANCK (dans le rôle de la petite Berthe), Sylvain MARMORAT (metteur en scène, dans le rôle de Saint-Germain, chasseur de la baronne), Lison GOILLOT (dans le rôle de la baronne de Flasquemont), Adeline MONCAUT (dans le rôle de Marie, femme de chambre), Loïc GALENSKI (dans le rôle de Rocambole, carabinier) et Evelyne PEUDON (violoncelliste).

L’histoire est simple : un samedi soir, la Baronne de Flasquemont décide de sortir et confie sa fille Berthe à ses deux domestiques, Marie, sa femme de chambre ainsi que Saint-Germain, son chasseur. Après avoir réussi à endormir l’enfant, non sans mal, ces compères élaborent un stratagème pour se rendre au bal Mabille, situé juste sous leur fenêtre. C’est alors que débutent une succession de mésaventures.

« Ce qui m’intéresse au-delà de la farce, c’est le regard corrosif et lucide de Labiche sur la société et ses travers, ainsi que la noirceur de son humour et la férocité de ses portraits » (Sylvain MARMORAT, metteur en scène).

La Compagnie reprend ce spectacle, créé en 2016. Une représentation est d’ores et déjà programmée au théâtre de l’Ecrin à Talant, le Mercredi 26 Mai 2021 à 20h (15 euros tarif plein, tarif réduit 10 euros pour les moins de 18 ans et les séniors de + de 65 ans). Plus de renseignements via la rubrique calendrier du blog de la compagnie : http://www.lerocherdesdoms.org/calendrier (réservations à effectuer directement avec le Théâtre de l’Ecrin).

D’autres dates viendront en cours de route. Nous vous tiendrons au courant des avancées.

Nous terminerons cet article par une citation de l’écrivain Russe du XIXème siècle Fiodor Dostoïevski : « Vivre sans espoir, c’est cesser de vivre ». A très bientôt !

Clément PRIVOLT